l’idole de personne
pas de poème à mon nom
pas de stèle figée dans le temps
pas d’admiratrice secrète dissimulée sous les rideaux
ou entre les draps
personne pour perpétuer « mon œuvre »
au-delà du soi mortel
une mort
plus que certaine
pour ces idées
perdues dans le néant
oubliées dans la suite infinie des uns et des zéros
publiées pour un public absent
zombies stupéfiés devant des écrans plats
sans vie
ne pas bouger trop vite
surtout
faire semblant
que tout va bien
s’enterrer dans la neige
en attendant le retour du printemps
les traces de pas gelées
seules témoins du désarroi
pesant lourd
la balance ne penchant que d’un côté
l’autre, vide, se demande
quand est-ce que ça va
s’arrêter ?
(Image: Le lac Jökulsárlón, en Islande)