Première partie
Deuxième partie
Avertissement:
Chapitre pouvant ne pas convenir aux coeurs sensibles.
Vous aurez été prévenus.
(Contrainte : une fureur de la nature (nature’s fury))
Trois. Ils n’étaient que trois à se pointer en cognant tout bonnement à sa porte. L’un semblait avoir un fusil à pompe mal dissimulé sous son cache-poussière, tandis que les deux autres se contentaient d’armes automatiques aussi mal dissimulées.
Amateurs. se dit Cassius en abaissant ses jumelles. Elle se trouvait sur le toit de l’immeuble d’en face. Il leur avait fallu deux jours avant de se décider à venir rendre visite à Cassius. Elle avait eu le temps de faire quelques recherches, qui s’étaient avérées presque infructueuses. Elle savait seulement le nom de leur patron. Coleman. Cassius n’avait pas réussi à mettre le doigt sur son type de travail. Seulement qu’il travaillait pour le Gouverneur, un homme sans pitié avec des valeurs conservatrices qui tenait à ce que l’écart entre les pauvres et les ultrariches demeure le plus grand possible.
Le nom de Coleman était associé à des affaires louches, et l’information lui avait coûté cher. Ça signifiait quelqu’un qui opérait underground, ce qui équivalait à illégalité. Un Gouverneur faisant appel à ce genre d’allié était de mauvais augure. Les probabilités de violence et de brutalité s’avéraient donc très hautes. Le doute continuait à assaillir Cassius.
À travers les jumelles, elle distingua les intrus en train de cogner vigoureusement à sa porte, pour ensuite la défoncer. Eh bien, ils ne perdent pas de temps. Ramassant son matériel, elle se dirigea vers la porte qui menait jusqu’au toit où elle se situait et descendit rapidement les marches pour se rendre dans la ruelle du bloc d’en face. Précisément là où attendait le VUS des intrus venus faire coucou. Elle aussi avait une surprise pour eux. Tapie dans l’ombre, elle s’accroupit et attendit. Quelques minutes plus tard, sa patience fut récompensée alors qu’une porte s’ouvrit et des voix se faisaient entendre.
— Putain, pourtant elle y était il y a trente minutes.
Cassius abaissa le chien de son revolver. Le premier n’eux pas le temps de cligner des yeux entre l’instant où la déflagration retentit et celui où sa mâchoire partit en arrière. Le second avait presque réussi à lever son pistolet au moment où la balle lui arracha le dessus de la boîte crânienne. Le troisième s’empêtra dans les pans de son cache-poussière en levant son fusil à pompe. En trois enjambées, Cassius était sur lui.
— Pourquoi? Rugit-elle en lui arrachant l’arme d’une main et en le saisissant par la gorge de l’autre.
Elle recula avec lui jusqu’au mur de la ruelle, où elle l’écrasa. La pauvre victime ne pouvait que saisir sa gorge à deux mains, cherchant désespérément son air… avant de se rendre compte qu’il n’avait pas besoin de respirer. Mais il était déjà trop tard : Cassius lui enfonça le genou dans l’estomac et lui assena un puissant coup de poing au côté droit. CRAC!. La quatrième et la cinquième côte se fissurèrent sous l’impact.
— Il ne fallait pas… Le contrat… Les enfants…
— Articule une phrase complète, ou je t’arrache l’oeil!
Étincelant sous la lumière du lampadaire, la lame alla s’enfoncer de quelques millimètres sous l’orbite droite. Cassius avait fini de blaguer.
— D’accord! Chevrota-t-il. Le contrat était un piège. Coleman savait que cette famille n’aurait jamais dû subir l’Exécution Volontaire.
— Quoi?
La Termination d’un citoyen sans son autorisation préalable était passable d’Exécution Capitale. L’équivalent de la peine de mort pour les mortels d’antan. On ne blaguait pas avec la Termination d’un citoyen immortel. L’homme de main se mit à ricaner.
— Pauvre conne. T’as aucune idée dans quoi tu t’es fourrée. T’es aussi bonne qu’Exécutée….. ARGHHH!
Son hurlement ne suffit pas à couvrir la fureur mêlée de terreur qu’envahissait Cassius alors qu’elle enfonçait sa lame dans l’orbite pour aller cueillir le globe chaud et gluant.
FIN