Thème: savoir-faire (knowing how)
La sueur perlait sur son front, mais son travail assidu s’avéra payant lorsque Lena entendit le clic caractéristique du verrou du coffret de sûreté.
— Allez bébé, révèle-moi ton secret, murmura-t-elle à l’encontre de l’objet.
Comme de fait, dès l’ouverture de la petite porte du coffre, Lena savait qu’elle avait touché le jackpot. En effet, il recelait un petit livret en cuir contenant les plans détaillés de ce qui semblait être une arme. Enfin, plusieurs armes. Elle s’empressa de fourrer le livret, ainsi que d’autres documents semblant être importants, dans son sac à dos tactique.
Elle se leva et scruta les divers écrans de surveillance afin d’évaluer le nombre et l’emplacement de ses ennemis. Pas mal : seulement 6 gardes de sécurité étaient debout et actifs. Il serait facile pour l’agent 66 de se faufiler à travers les très grandes mailles de ce « filet » de sécurité. Il était temps de remplir la seconde partie de sa mission : éliminer le colonel.
~Lena suivit le garde à pas de loup, patientant derrière lui le temps qu’il utilise sa clé magnétisée pour ouvrir la porte sécurisée. Une fois la porte ouverte, elle fut sur lui en 5 secondes pour lui administrer une dose de prise de l’ours. Elle s’empressa de le fourrer dans un placard adjacent — cette base en était vraiment remplie — et de lui voler ses cartes d’identité ainsi que la clé magnétisée.
Procédant avec précaution, elle s’avança dans le couloir mal éclairé. Un seul des néons fonctionnait sur à peu près 10. Probablement une conséquence des nombreuses coupures gouvernementale, selon la page Wikipédia du pays que Lena avait parcourue dans l’avion. Ces pauvres canadiens semblaient avoir du mal à récupérer de l’ancien gouvernement. Consultant les plans de la base sur sa TACSAT, elle vit s’afficher en surbrillance l’emplacement estimé du colonel. Je t’ai dans le collimateur, mon gros, murmura-t-elle avec un sourire en coin.
— Moi aussi, fit une voix grave.
— Qu–?
Lena se retourna d’un coup, mais pas assez vite pour éviter le coup de crosse en pleine poire qui la plongea dans l’inconscience.
~Lena se réveilla d’un coup sous la douleur. Son crâne semblait être pris dans un étau. Elle prit une grande respiration, tâchant de calmer le sourd bourdonnement. Ce n’était pas la première fois qu’elle se retrouvait dans une situation dangereuse, mais c’était la première fois que ce n’était pas dans un contexte d’entraînement où elle bénéficierait d’une aide d’urgence advenant l’échec de sa tentative d’évasion. Cette fois, elle était seule au monde à pouvoir se tirer de cette situation embarrassante.
— Alors, dites-moi qui vous êtes et ce que vous faites ici. Fit la même voix grave.
— Je crois que c’est évident, non? Je suis l’électricienne venue réparer vos néons défectueux. Vous avez pas vu ma fourgonnette stationnée devant?
Le coup partit plus vite qu’elle l’avait prévu, et elle eut à peine le temps d’effectuer une torsion avec le haut de son corps afin d’amortir le plus gros de l’impact. La balle de caoutchouc, tirée pour la frapper en pleine poitrine ne fit qu’érafler le haut de son bras. Lena combattit un sourire.
— Ah, vous me prenez pour un imbécile?
Il s’avança dans la lumière clignotante du néon, et Lena put découvrir l’identité de son geôlier : c’était le colonel.